[Conseil] L’expression de nos émotions au printemps

Aborder le printemps en pleine santé

La médecine chinoise

En médecine Chinoise, chaque trajet d’acupuncture appelé méridien est relié à un des 5 éléments (EAU, BOIS, TERRE, METAL, FEU). Chaque élément est relié à un organe et à une émotion nécessaire au bon fonctionnement de l’élément. Ainsi une émotion inexistante chez une personne ou plutôt une émotion refoulée, non vécue, va perturber la circulation de l’énergie dans le méridien correspondant. À l’extrême, une personne toujours habitée par la même émotion va surcharger la circulation d’énergie dans ce méridien et perturber l’organe correspondant.

Selon la médecine chinoise, on comprendra pourquoi la notion d’équilibre est centrale, il n’y a donc pas d’émotion bonne ou mauvaise, mais des émotions en excès ou en déficit.

Ceci m’amène à l’énergie du moment qui est en train de se réveiller malgré le froid (puisqu‘elle correspond au printemps, il faut savoir qu’en médecine chinoise le printemps commence dès le début février). C’est l’énergie de l’élément BOIS correspondant principalement au Foie et à la palette d’émotion de la colère (irritabilité, frustration, colère rentrée…) qui domine le printemps.

Quelles sont les conséquences de ces émotions sur notre corps ?

Un Bois énergétiquement déséquilibré provoque des allergies, une difficulté à digérer, une sensation de réveil dans le brouillard, des yeux sensibles à la luminosité, des tendons fragiles ou des douleurs musculaires, des migraines, un comportement irritable, colérique toujours dans les projets futurs en pensant plutôt à demain qu’à aujourd’hui, très créatifs mais passant d’une idée à une autre sans aller en profondeur…

Certains, plus sensible à l’énergie du Bois, se sentent ou vont se sentir dans ce mois de février peut être un peu plus impatient ou irritable, sensibles à la moindre frustration. L’objectif est de trouver le juste équilibre dans cette émotion. Il ne s’agit pas de « freiner » cette émotion qui n’aurait que l’effet inverse comme l’explique Alexandre Jollien. Chaque émotion permet de mettre en évidence l’inadéquation entre ce que l’on avait prévu et ce qui se passe réellement. L’émotion n’est donc pas la source du problème mais l’expression d’un désaccord avec nous même.

Quelles sont les solutions ?

Rien ne sert donc de la balayer sous le tapis. Alors, prenons le temps d’accepter de ressentir cette émotion sans notion de jugement sur l’émotion ou sur nous même. Les grands stéréotypes veulent que la colère soit plus difficile à accepter pour une femme et la tristesse pour un homme. Accepter cette émotion en sachant qu’elle est éphémère et qu’elle n’est donc pas représentative de votre vraie nature serait le premier pas. Elle permet juste à un moment donné (qui peut parfois se répéter) d’exprimer un désaccord par rapport à ce que vous aviez prévu ! Il est peut-être aisé de comprendre ce phénomène dans le cas de la colère, mais il est important de savoir qu’il en est de même pour l’émotion tristesse exprimant donc également un désaccord.

Une fois cette émotion acceptée en tant que telle, vous pouvez la vivre pleinement comme une émotion ponctuelle et éphémère sans lui donner plus d’importance que nécessaire puisqu’il s’agit de l’expression d’un différentiel ponctuel entre ce que vous aviez prévu et ce qui se passe réellement. Nul besoin de l’alimenter par un discours pour la justifier qui figerait la présence de l’émotion. C’est parce qu’on reconnait pleinement la présence de l’émotion sans se chercher d’excuse ou d’explication, que l’on peut la vivre dans le moment présent pour ensuite poursuivre notre existence. On touche ici à une autre notion importante en médecine chinoise qui est l’impermanence de toute chose.

Une fois ce besoin reconnu, un autre travail de développement personnel peut se faire sur la compréhension de ce que nous aurions voulu qui se passe. C’est d’ailleurs ce qu’explique de façon pragmatique Christophe MASSIN au travers des paroles d’un maître indien Swami Prajnanpad*:

« Il me paraissait important de faire un focus sur la gestion de cette émotion puisqu’elle est devenue assez centrale dans le soin apporté au méridien du Foie. En effet, la colère, la frustration est un ressort très sollicité dans nos sociétés occidentales. D’autant plus que nos comportements parfois dits « mentaux » (cf la théorie des ennéagrammes) ont tendance à mettre un couvercle sur les émotions. Ceci a des conséquences négatives sur le fonctionnement des organes correspondants malgré parfois une hygiène alimentaire correcte des personnes qui ne font pas le lien entre leurs pensées et leurs symptômes physiques. »

La médecine chinoise nous rappelle que l’hygiène de vie inclue celle de nos pensées. Ce n’est pas la maîtrise de celles-ci qui est recherchée mais l’écoute.

L’alimentation va influencer au même titre que nos pensées sur notre organisme.

Ainsi, certains vont également sentir le besoin de manger moins « gras » ou de faire des cures détox. C’est le Foie qui exprime le besoin d’être soulagé dans sa tâche de « station d’épuration » mais attention, il fait encore trop froid pour faire des drainages ! Garder cette résolution pour la « 2ème partie » du printemps où le froid ne se fait plus aussi mordant.

Avec les bourgeons qui arrivent au printemps, la gemmothérapie est la formule la plus adéquate pour cette saison.

*Souffrir ou aimer, transformer l’émotion chez Odile JACOB par Christophe MASSIN

Pour aller plus loin :

http://www.yiquan78.org/printemps.htm
http://www.christianebarbiche.fr/dietetique-des-4-saisons-le-printemps

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